Vous poussez la porte de votre appartement après une journée marathon, et au lieu du soulagement espéré, c’est le bazar ambiant qui vous saute aux yeux. Le canapé croulant sous les coussins dépareillés, cette étagère qui déborde, ces trois télécommandes orphelines sur la table basse… Autant dire que l’apaisement, ce n’est pas pour tout de suite. Mais bonne nouvelle, vous n’êtes pas condamnée au bazar : c’est justement là que le Japandi entre en scène.
Ce style né du mariage entre le pragmatisme scandinave et la quête de sérénité japonaise fait de plus en plus d’adeptes. Et pour cause : il promet un intérieur où l’on respire enfin, où chaque objet trouve naturellement sa place. Pas question de transformer votre chez-vous en showroom glacial, mais plutôt de créer un cocon qui vous ressemble, avec cette touche zen qui change tout.
On vous rassure d’office : inutile de casser votre tirelire ou de suivre une formation en design. Ces 8 conseils simples vous mettront sur la bonne voie, à votre rythme, pour maîtriser la décoration d’intérieur Japandi. Parce qu’un intérieur apaisant, ça se construit progressivement, pas en un week-end de shopping frénétique.
Nos 8 conseils simples pour adopter le style Japandi dans votre intérieur
Voici votre feuille de route pour créer une décoration d’intérieur Japandi. Vous n’êtes pas obligée de tout appliquer d’un coup – certaines démarrent par les couleurs, d’autres par le désencombrement. L’essentiel, c’est de commencer quelque part.
Conseil 1 : Minimalisme et désencombrement – Le Japandi, c’est l’art de l’essentiel
On commence par le plus difficile, autant être honnête. Ces trois boîtes de vieux magazines sous le canapé, la collection de mugs publicitaires qui squatte vos placards, ce vase moche offert à Noël dernier… Le Japandi leur dit gentiment au revoir. Le principe du « moins c’est plus » (less is more en anglais) n’a rien de révolutionnaire, mais il fonctionne. Quand on garde uniquement ce qui sert vraiment ou ce qu’on aime sincèrement, l’espace respire. Et notre tête aussi, par ricochet.
💡 Astuce pratique : Attaquez-vous à une zone précise – un tiroir, une étagère. Pour chaque objet, trois questions : je m’en sers ? J’y tiens vraiment ? Il a une histoire qui compte ? Si vous hésitez plus de 3 secondes, la réponse est probablement non. Et une fois le tri fait, chaque chose doit avoir son adresse fixe.
Conseil 2 : Une palette de couleurs douces et neutres – La sérénité en teintes
Le Japandi a ses couleurs fétiches, et ce ne sont pas franchement les plus exubérantes du nuancier. On oublie le jaune citron du mur de la cuisine et on mise sur les teintes qui existent déjà dans la nature : beiges sableux, gris perle, blancs légèrement crémeux, taupes… Des couleurs qui ne fatiguent pas l’œil, qui créent une base apaisante. Mais attention à ne pas sombrer dans le total look beige déprimant. Quelques touches de noir ou de gris foncé bien placées viennent structurer l’ensemble et éviter l’effet « j’habite dans un nuage« .
💡 Astuce pratique : Vos murs en premier. Un blanc cassé ou un beige très clair fera l’affaire. Ensuite, vous pouvez vous amuser avec les textiles : coussins, plaids, tapis. L’avantage, c’est qu’on peut les changer plus facilement qu’un pan de mur si on se lasse.
Conseil 3 : Matériaux naturels et bruts – L’authenticité au cœur de votre foyer
Si votre intérieur ressemble à un catalogue de meubles en mélaminé, le Japandi va vous demander un petit effort. Le bois massif devient votre meilleur allié – chêne clair, noyer foncé, frêne… Peu importe, du moment que c’est du vrai bois avec ses veines et ses irrégularités. Ajoutez-y du lin qui se froisse naturellement, de la céramique artisanale, un tapis en jute qui gratte un peu les pieds. Ces matières racontent quelque chose, contrairement au plastique brillant qui n’a qu’une histoire d’usine à raconter.
💡 Astuce pratique : Commencez par remplacer un ou deux meubles clés. Oui, une vraie table en bois coûte plus cher qu’un modèle Ikea premier prix, mais elle durera quinze ans au lieu de trois. Pour le reste, pensez céramique pour vos bols et vases, lin pour vos rideaux. C’est déjà un bon début.
Conseil 4 : Mobilier simple, fonctionnel et bas – Le Japandi, c’est l’éloge de la discrétion
Les meubles Japandi ne font pas de cinéma. Pas de pieds dorés tarabiscotés, pas de poignées chromées qui brillent de mille feux. Des lignes droites ou légèrement arrondies, du bois sobre, de la fonctionnalité avant tout. Ce qui surprend souvent, c’est la hauteur : les Japonais aiment les meubles proches du sol, et cette caractéristique s’est invitée dans le Japandi. Un canapé bas, une table basse qui rase vraiment le sol… Ça donne une impression d’espace, même dans 30 m².
💡 Astuce pratique : Avant d’acheter quoi que ce soit, posez-vous la vraie question : j’en ai besoin ou j’ai juste envie ? Cherchez des pièces aux lignes épurées, en bois clair si possible. Et privilégiez les meubles multifonctions – une table basse avec rangements intégrés, par exemple.
Conseil 5 : L’importance de la lumière naturelle – Illuminez votre intérieur
Un appartement sombre, c’est l’ennemi du Japandi. La lumière naturelle doit circuler le plus librement possible. Adieu les doubles rideaux épais qui bloquent 90% de la luminosité. Bonjour les voilages légers qui laissent entrer le soleil tout en préservant l’intimité. Le soir venu, on complète avec des sources lumineuses douces – une suspension en papier de riz, quelques lampes d’appoint, des bougies pour l’ambiance.
💡 Astuce pratique : Dégagez vos fenêtres. Cette plante géante qui fait de l’ombre ? Déplacée. Ces rideaux hérités de belle-maman ? Remplacés par du lin clair. Pour l’éclairage artificiel, oubliez le plafonnier central qui aplatit tout. Multipliez plutôt les points de lumière douce avec des ampoules chaudes.
Conseil 6 : Les plantes vertes, touches de vie et de zenitude
Les plantes, c’est la vie. Littéralement. Elles apportent de la fraîcheur, purifient l’air, et créent ces petits points de verdure qui changent tout. Le Japandi aime les plantes aux formes graphiques : un beau ficus avec ses grandes feuilles, une monstera qui grimpe élégamment, un sansevieria pour les nuls en jardinage (cette plante survit à tout). Évitez juste de transformer votre salon en serre tropicale – trois à cinq plantes bien choisies suffisent largement.
💡 Astuce pratique : Placez-les aux bons endroits. Une grande plante dans un angle vide fait son effet. Des plus petites sur une étagère ou un rebord de fenêtre. Choisissez des pots simples – terre cuite, céramique neutre – plutôt que des cache-pots colorés.
Conseil 7 : Artisanat et imperfection – Wabi-Sabi
Voilà peut-être le concept le plus réconfortant du Japandi : accepter l’imperfection. Le wabi-sabi japonais célèbre les objets imparfaits, faits main, qui portent les traces du temps. Cette assiette en céramique légèrement irrégulière ? Elle a du caractère. Ce bol dont l’émail a bavé à la cuisson ? Il est unique. On est loin de la production industrielle standardisée où tout se ressemble.
💡 Astuce pratique : Fréquentez les marchés artisanaux, les brocantes, les ateliers locaux. N’hésitez pas à garder ces objets anciens qui ont vécu : le plat de votre grand-mère avec ses craquelures raconte une histoire familiale. Limitez-vous juste à quelques pièces qui vous parlent vraiment.
Conseil 8 : Une circulation fluide et des espaces ouverts – Un intérieur qui respire
Un intérieur Japandi, ça circule. On ne slalome pas entre les meubles, on ne se cogne pas le petit orteil tous les matins sur le coin de la commode. L’espace vide n’est pas un échec décoratif à combler d’urgence, c’est un élément à part entière. Ces zones dégagées permettent au regard de se poser, à l’énergie de circuler. Un mur nu peut être parfait tel quel.
💡 Astuce pratique : Prenez du recul dans chaque pièce. Est-ce que vous circulez facilement ? Gardez au moins 60-80 cm entre vos meubles. Et résistez à la tentation de remplir chaque centimètre carré. Le vide, c’est reposant.
Bref, vous savez maintenant tout pour créer une décoration d’intérieur Japandi chez vous !
Voilà. Vous avez les bases pour créer votre intérieur Japandi. Ce n’est pas qu’une question d’esthétique – c’est construire un espace qui vous fait du bien, où vous vous sentez réellement chez vous. Un endroit où vous rentrez le soir en soupirant de soulagement plutôt qu’en soupirant de désespoir devant le bazar.
Le Japandi n’impose rien. Certaines vont adorer l’aspect minimaliste, d’autres vont préférer la chaleur du bois et des textiles naturels. Vous pouvez adapter tout ça à votre sauce, à votre budget, à vos contraintes. L’important, c’est de commencer quelque part – un conseil, une pièce, un meuble – et d’avancer à votre rythme. Dans quelques mois, vous regarderez votre salon transformé en vous demandant comment vous avez pu vivre autrement. Alors, par quoi vous commencez ?
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