Dans l’univers du luxe et de la beauté, il y a des annonces qui font l’effet d’une bombe. Celle-ci en fait partie. Kering, le géant français qui possède Gucci, Balenciaga, Bottega Veneta et tant d’autres griffes prestigieuses, vient de vendre l’intégralité de sa division beauté à L’Oréal. Le montant ? 4 milliards d’euros, rien que ça.
Derrière cette opération spectaculaire se cachent des enjeux stratégiques majeurs pour les deux groupes. Mais au-delà des chiffres qui donnent le tournis, qu’est-ce que ça change vraiment pour nous ? Décryptage d’une transaction qui va redessiner le paysage de la beauté de luxe.
Le deal à 4 Milliards : qui vend quoi à qui ?
D’un côté, Kering. Le groupe français derrière nos marques de mode préférées : Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Alexander McQueen. De l’autre, L’Oréal, champion mondial de la beauté qui possède déjà tout un arsenal de marques, du grand public au très haut de gamme.
La transaction porte sur l’intégralité de Kering Beauté. Dans le paquet, il y a notamment Creed, cette maison de parfums de niche ultra-désirable que Kering avait rachetée il y a à peine deux ans pour 3,5 milliards d’euros. Autant dire que la revente a été rapide. Très rapide.
L’Oréal met donc la main sur des licences exclusives de 50 ans pour développer les parfums et produits de beauté de Bottega Veneta et Balenciaga. Pour Gucci en revanche, il va falloir patienter : la marque est encore liée à Coty jusqu’en 2028. Ce n’est qu’après cette date que L’Oréal pourra déployer sa stratégie sur l’icône italienne.
L’opération devrait être bouclée au premier semestre 2026. Et comme si ça ne suffisait pas, les deux groupes envisagent aussi de créer une coentreprise 50/50 pour explorer le marché du bien-être et de la longévité. Le luxe de demain, en somme.
Pourquoi Kering lâche la beauté aussi vite ?
Créée en 2023 seulement, Kering Beauté n’aura pas fait long feu. Ce revirement express, piloté par le nouveau directeur général Luca de Meo, s’explique par plusieurs raisons assez pragmatiques.
D’abord, l’argent. Kering croule sous les dettes : 9,5 milliards d’euros de dette nette fin juin 2025, plus 6 milliards de passifs locatifs. Cette vente apporte de l’oxygène dans les caisses, c’est indéniable.
Ensuite, il y a cette volonté de revenir à l’essentiel. Kering veut se recentrer sur ce qu’il sait faire de mieux : la mode et la maroquinerie. Ses forces, ce sont les créateurs, les défilés, les sacs iconiques. Pourquoi s’éparpiller quand on peut concentrer ses efforts là où on excelle ?
Et puis, il faut bien l’avouer, Kering Beauté ne cartonnait pas vraiment. La division a perdu 60 millions d’euros au premier semestre 2025. Difficile de justifier le maintien d’une branche qui plombe les résultats.
Cela dit, Kering ne tire pas complètement un trait sur la beauté. Le groupe continuera de toucher des redevances sur les licences, sans avoir à gérer les opérations au quotidien. Une façon de garder un pied dans le secteur tout en s’allégeant considérablement.
L’Oréal fait son plus gros coup
Pour L’Oréal, c’est le jackpot. Cette acquisition est la plus importante de son histoire, devant le rachat d’Aesop en 2023.
Avec Creed et les licences des marques Kering, le géant français renforce drastiquement sa position sur le segment ultra-rentable de la beauté de luxe. On parle de marques qui font rêver, qui ont une histoire, une identité forte. L’Oréal va pouvoir développer de nouvelles gammes de parfums, de maquillage, de soins, en s’appuyant sur le prestige de ces maisons.
Et surtout, L’Oréal apporte quelque chose que Kering n’avait pas forcément : une expertise mondiale en recherche et développement, un réseau de distribution colossal, des moyens industriels considérables. Concrètement, ça veut dire des innovations plus rapides, des lancements plus fréquents, une présence élargie dans les points de vente.
Sur le papier, l’opération devrait faire grimper les bénéfices de L’Oréal d’environ 1%. Pas mal pour une seule acquisition.
Et nous, consommatrices, on y gagne quoi ?
Parce qu’au final, c’est la vraie question. Au-delà des milliards et des stratégies de groupe, qu’est-ce que ça change dans notre quotidien ?
Probablement plus de nouveautés. L’Oréal, c’est une machine à innover. On peut s’attendre à voir débarquer des formules plus performantes, des textures innovantes, des collections capsules qui suivent les tendances de près.
Une offre plus riche aussi. Si vous adorez Bottega Veneta ou Balenciaga, vous pourriez bientôt avoir accès à des gammes de maquillage ou de soins qui n’existaient pas avant, ou qui étaient très limitées.
Plus d’accessibilité, potentiellement. Avec la puissance de distribution de L’Oréal, ces produits de beauté de luxe pourraient être plus faciles à trouver, que ce soit en boutique physique ou en ligne. Fini les ruptures de stock interminables sur votre parfum préféré.
Et puis une cohérence renforcée entre l’univers mode de ces marques et leurs produits beauté. L’Oréal a les moyens de créer des ponts plus forts, des collaborations, une vraie expérience globale.
Ce que ça dit du luxe aujourd’hui
Cette transaction raconte quelque chose de plus large sur l’industrie du luxe en 2025. Les groupes se recentrent, se spécialisent, cherchent la rentabilité avant tout. Kering fait le choix de la mode. L’Oréal consolide son empire beauté.
Ce qu’on observe, c’est une forme de rationalisation. Chacun se concentre sur son territoire, là où il est le plus fort. C’est moins romantique que l’idée de conglomérats tentaculaires, mais c’est sans doute plus efficace.
Reste à voir comment L’Oréal va gérer ces marques iconiques. Comment il va respecter leur ADN tout en y apportant sa patte. Comment Kering va rebondir en se recentrant sur la mode. Une chose est sûre : le luxe ne dort jamais, et cette histoire n’est que le début d’un nouveau chapitre.
Et vous, vous en pensez quoi de cette alliance ? Vous avez hâte de découvrir ce que L’Oréal va faire de ces marques, ou vous êtes plutôt inquiètes ? Dites-nous tout en commentaires !
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